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Harry Potter emmène ses fans au bout de la 

nuit

Dossier : Dossier Harry Potter

Pour son dernier voyage, à l'occasion de la sortie du huitième et ultime épisode de ses aventures au cinéma, le petit sorcier de Poudlard a bénéficié en France de tous les honneurs... et d'une logistique démesurée. A Bercy comme au Grand Rex, à Paris, les fans étaient par milliers au rendez-vous.

Des milliers de fans ont escorté Harry Potter mardi soir pour la sortie du huitième et ultime épisode de ses aventures sur grand écran, qui bénéficie d'un lancement massif et sans égal dans 811 salles en France. Selon le distributeur Warner France, les deux tiers des salles seront consacrées à la version 3D de Harry Potter et les Reliques de la mort 2 - les autres diffuseront le film en version classique. Outre la soirée spéciale organisée par Warner à Bercy sur écran géant (30 mètres sur 15 environ), à guichet fermé pour plus de 7200 adeptes réunis en présence de quelques unes des vedettes du film - mais pas les plus en vue - les cinémas ont tenu à accueillir les fans à la première heure dès la nuit de mardi à mercredi avec 320 séances de minuit.

Mardi soir dès avant 20 heures, les plus déterminées (des filles uniquement sur les quinze premiers rangs) avaient pris position devant le cinéma parisien Le Grand Rex, le plus grand d'Europe avec 2800 places: bien joué, car à 23 heures, la file d'attente s'étirait tout le long de la rue adjacente et comptait - selon une estimation rapide - 400 personnes au moins. Toutes avaient acheté leur place sur internet en fin de semaine dernière et une mère et sa fille, arrivées les mains vides, s'apprêtaient à repartir bredouille dans une ambiance à couteaux tirés.

Clémence "est passée sans calculer personne"

Pour Joanna, 22 ans, et ses deux copines, Diana (17) et Maude (14), trio de tête installé à même le sol avec pique-nique et thermos de café, la folle journée avait commencé dès 7h30 dans le quartier de Montparnasse où les acteurs se prêtaient à une séance de dédicace. Huit heures plus tard, elles levaient le camp sans autographe mais avec quelques photos souvenirs. Même si la seule Française de la distribution, Clémence Poésy (Fleur Lacour) "est passée sans calculer personne", se plaint Joanna - qui parle de "Clémence" comme de sa soeur.

Comme elle, Marion, élève infirmière de 20 ans et Sandy, étudiante en droit, ont grandi avec le petit sorcier de Poudlard: "J'ai commencé à lire les romans à 9 ans, j'ai lu les sept et j'ai vu tous les films, plusieurs fois", raconte Marion. "Sûr", dit-elle, qu'elle écrasera une larme au générique de fin, avec le sentiment de refermer avec lui une page de son enfance. "J'ai pas envie de le voir parce que c'est le dernier. Mais en même temps j'aurais pas pu résister. Je vais pleurer, mais applaudir aussi", confirme Maude.

Le Grand Rex offrait par ailleurs lundi et mardi un pass spécial permettant de revoir les sept premiers épisodes de la saga, avant l'apothéose finale, qui a attiré plus de 2000 personnes pendant les deux jours, selon un responsable du Grand Rex, Anthony Zaccardo. "Ce n'est pas la première fois que les cinémas organisent une première séance à minuit, mais c'est sans doute la plus massive", estimait mardi Marc-Olivier Sebbag, directeur-général de la Fédération du cinéma français (5400 salles). Selon lui, ce huitième chapitre de Harry Potter devrait dépasser le million et demi d'entrées sur Paris seul, qui représente traditionnellement 20% de la fréquentation nationale. Le précédent, sorti le 24 novembre et toujours à l'affiche dans certaines salles, dépasse à ce stade les 5,9 millions d'entrées en France.